Chroniques sans chute

 

Cher·èrexs lecteur·icexs,

Les Chroniques sans chute vous invitent chaque semaine à plonger au cœur des enjeux de l’industrie textile moderne. Ensemble, nous explorerons les défis et les dilemmes qui se posent à la mode aujourd’hui : des champs de coton indiens aux plages africaines, des risques sanitaires aux impacts environnementaux. Au travers de différentes altenatives à adopter au quotidien, nous découvrions aussi comment la mode, à la fois reflet de notre culture et miroir de nos choix, peut évoluer vers un futur plus responsable.

Ne manquez pas ce rendez-vous, où chaque article est une invitation à réfléchir à sa façon de consommer. Parce qu’au fond et pour remettre au goût du jour la citation d’une célèbre couturière, la sobriété ne serait-elle pas la clé de l’élégance ?

Alessandra

 

En cas de questions, n’hésitez pas à m’écrire à l’adresse mail dédiée à celles-ci :
chroniques@histoiresanschute.ch.

Sommaire

0. Les sept péchés de la fast fashion
1. L’illusion des matières naturelles
2. Le macro-problème des microplastiques
3. Rien de noble dans l’ennoblissement
4. Une histoire non sans chute
5. Une vie ou un jean ?
6. Une mode mondiale

7. Patientez jusqu’au 20.12.24
8. Patientez jusqu’au 10.01.25
9. Patientez jusqu’au 17.01.25
10. Patientez jusqu’au 24.01.25

0. Les sept péchés de la fast fashion

Avant de commencer, mettons-nous d’accord : qu’est-ce que la fast fashion ? Cette pratique industrielle consiste à renouveler les collections le plus rapidement possible pour un maximum de rendement, tout en négligeant la qualité des vêtements et des modes de production. Bien que ce marché puisse parfois sembler avantageux aux yeux des consommateur·icexs, la basse qualité textile alimente une boucle : si les habits ont une durée de vie écourtée, alors il faut en acheter de nouveaux plus souvent. Ces pratiques de consommation forment une menace à bien des égards. Loin de se vouloir moralisatrice, cette chronique présente les mauvaises habitudes adoptées par nos sociétés modernes et une industrie toute entière, ceci afin d’aider les lecteur·icexs à une prise de conscience des problèmes et leurs solutions.

Dès le début de la chaîne de production, le premier péché de l’industrie fast fashion réside dans sa culture intensive des matières premières naturelles, d’origine aussi bien végétale qu’animale. Tandis que ces premières sont extrêmement demandeuses en eau et causent des dégâts sur la richesse des sols en raison des monocultures, les secondes forment une tragédie du point de vue éthique. Les fibres textiles chimiques constituent une alternative à ces fibres textiles naturelles, mais sont toutefois à l’origine de 35 % des microplastiques libérés dans les océans : et voici le deuxième péché. Indépendamment de leur nature, toutes les matières premières subissent différents traitements chimiques afin d’être transformées en matière textile. Ces procédés sont regroupés sous le terme d’ennoblissement, le troisième péché de la fast fashion. Une fois la matière textile prête, le vêtement peut enfin être confectionné. Au cours de ce quatrième péché, d’innombrables chutes de textiles sont perdues et jetées sans jamais avoir été exploitées. Précisons que les conditions de travail dans lesquelles les ouvrier·èrexs opèrent sont insalubres et inhumaines : et de cinq péchés. Aussi, les pièces issues de la fast fashion sont de vraies globe-trotters ! Tout au long de leur vie, elles sont emballées et transportées plusieurs fois à travers la planète. Ces tours du monde répétés constituent le sixième péché de la fast fashion. En bout de chaîne, une fois le vêtement porté, la majorité des pièces finissent brûlées dans une usine d’incinération ou transportées dans les pays en voie de développement, où certaines plages sont transformées en déchetteries à ciel ouvert. C’est ainsi que nous arrivons au septième péché. Le compte est bon.

La vraie question est maintenant de savoir comment est-il possible d’agir ? Ces dernières années, de plus en plus d’alternatives telles qu’Histoire sans chute ont vu le jour. Ces initiatives, en opposition à la fast fashion, font partie d’un mouvement de slow fashion. Dans les semaines à venir, nous plongerons au cœur de chacun des sept péchés de la fast fashion et découvrirons ensemble les solutions existantes pour évoluer vers un monde plus durable.

1. L’illusion des matières naturelles

Les fibres textiles naturelles, en opposition à celles chimiques que nous aborderons dans une prochaine chronique, forment historiquement la première ressource employée par les êtres humains pour se vêtir. Bien que naturelle, cette matière première soulève des problématiques bien distinctes selon son origine, qui peut être aussi bien végétale qu’animale.

Lorsqu’elle est d’origine végétale, la fibre textile est extraite des graines, de la tige, des feuilles, de l’écorce ou des fruits d’une plante. Le coton remporte (de très loin) la palme d’or de la fibre naturelle la plus employée dans le secteur du textile : sa production mondiale en 2020/2021 est estimée à 24,1 millions de tonnes ! Pour satisfaire cette demande astronomique, le coton est majoritairement cultivé en monocultures, une pratique qui consiste à cultiver exclusivement une seule espèce végétale sur une parcelle de terrain donnée. Ce procédé favorise la propagation rapide de maladies et d’organismes nuisibles (problème partiellement résolu par l’utilisation intensive de pesticides et d’OGM…) et dégrade les sols en épuisant leurs nutriments. Le coton est aussi une plante difficilement recyclable et très demandeuse en eau. Ainsi, l’empreinte eau moyenne de la fabrication de coton est de 10’000 litres par kilogramme, soit près de 60 bains. Pour 1 kilogramme de coton…

La matière d’origine animale, quant à elle, provient de la peau, des poils (p.ex. la laine), des plumes et même des sécrétions de nos amis à quatre pattes. Avant de poursuivre, commençons par un petit disclaimer : les lignes qui suivent ne sont pas des plus faciles à lire, elles ont été dures à écrire. Bien que ces enjeux soient cruciaux (il en va de la vie d’êtres vivants !), ils sont abordés ici de manière superficielle afin d’éviter de trop heurter la sensibilité de chacun·ex. Maintenant que vos cœurs et vos esprits sont prêts à lever les mythes qui entourent ce mode de production, sachez que non, la matière animale utilisée dans l’industrie de la mode ne provient pas des « restes d’animaux agricoles de toute façon abattus pour leur viande ». Comme il est primordial de ne pas détériorer leur peau/fourrure, les animaux élevés dans de minuscules cages ou chassés au collet sont généralement battus jusqu’à la mort. Au regard des plumes et ses poils, ce sont des fibres ne demandant pas nécessairement l’abattage de l’animal. Toutefois, pour satisfaire une demande toujours croissante, ce dernier est entassé avec ses congénères dans des conditions de vie insalubres et torturé au moment de récolter la matière première. D’autres matières telles que la soie sont obtenues à partir de sécrétions animales, où les vers à soie sont ébouillantés vivants afin de pouvoir récolter la fibre de soie (leur salive) sans qu’elle ne soit détériorée. Finalement, sachez que ces enjeux concernent aussi bien les grandes maisons de luxe que les produits de magasins premiers prix : la cherté du produit ne fait malheureusement pas son éthique.

Comment agir ?
Voici une liste non exhaustive de conseils à appliquer.

  • Le lin et le chanvre sont les fibres naturelles d’origine végétale par excellence, car elles sont peu demandeuses en eau et très résistantes sans traitements chimiques (une propriété rare). Biodégradables et respirantes, elles sont aussi excellentes pour la santé de votre peau.
  • Si toutefois vous deviez consommer du coton, privilégiez le coton biologique certifié GOTS ou labélisé OEKO-TEX. La planète et votre santé s’en porteront bien mieux !
  • L’Asclépiade et le Kapok (issus des fruits de l’asclépiade ou du kapokier) sont des exemples d’alternatives naturelles végétales aux matières d’origine animale. La soie blanche d’asclépiade est isolante, hydrophobe, imputrescible, hypoallergénique, antibactérienne et absorbante. Les fibres naturelles de Kapok sont quant à elles particulièrement légères, imperméables et imputrescibles, ce qui les rend idéales pour toute sorte de rembourrage à la place du duvet.
  • Le Piñatex, le Cactuskin, le Tencel ou la Viscose (produits à partir de déchets d’ananas, feuille de cactus ou pulpe de bois !) sont des exemples d’alternatives artificielles aux matières d’origine animale. Ces options végétaliennes sont de plus en plus prisées des grands noms de la Fashion Week, avec le lancement en 2016 du « Prix de la mode végane ».
  • Nylon, polyester et autres matières synthétiques sont des alternatives cruelty free très répandues. Elles ne sont toutefois pas idéales pour notre planète, nous en parlerons dans une prochaine chronique.
  • Bien entretenues, les matières d’origine animale ont une durée de vie remarquable. La seconde main et l’upcycling, en plein essor en Europe et à Genève, sont ainsi une excellente option à considérer au lieu du neuf : cela évite à de nouvelles bêtes de souffrir.

A votre tour de jouer !
Participez à notre questionaire 1 en bas de cette page 😉

2. Le macro-problème des microplastiques

Comme brièvement abordé à la chronique précédente, il existe une seconde grande famille de matières textiles : les fibres textiles chimiques. Leur histoire débute au début du XXe siècle, lorsque la demande croissante en matériaux textiles conduit à la recherche de solutions innovantes. Depuis leur apparition, elles jouent un rôle crucial dans l’industrie textile moderne, proposant une alternative aux fibres naturelles. Les fibres chimiques se divisent en deux catégories principales. D’une part, les fibres synthétiques (p.ex. polyester, polyamide (nylon) et élasthanne) sont entièrement créées par des procédés chimiques à partir de pétrole. Rien qu’en 2023, 71 millions de tonnes de polyester ont été produites ! D’autre part, les fibres artificielles (p.ex. viscose, piñatex et lyocell) sont dérivées de matières premières naturelles, qui subissent une transformation chimique pour obtenir une « pâte » filable. Les fibres chimiques, principalement appréciées pour leur extensibilité et leur facilité d’entretien, sont souvent mélangées à des fibres naturelles (comme le coton ou la laine) afin d’améliorer les propriétés textiles du produit final. Cependant, elles présentent deux défauts notables : les solvants utilisés dans le processus de fabrication des fibres et les microplastiques.

Les solvants, toxiques et en contact direct avec notre peau, sont rejetés dans les eaux usées et l’air lors de chaque lavage. Nous approfondirons les conséquences de tels déchets lors d’une prochaine chronique, mais il va sans dire que ces produits chimiques sont nocifs pour l’environnement, la biodiversité, la santé des ouvrier·èrexs textiles et celle des consommateur·icexs. Tout comme le sont les microplastiques.

Mais c’est quoi au juste, les microplastiques ? Ce sont de petites particules invisibles (<5 mm) libérées dans notre environnement de manière primaire (p.ex. les paillettes dans nos cosmétiques) ou secondaire, par la dégradation de gros déchets plastiques en fragments microscopiques. Pour mieux visualiser l’ampleur du problème, regardons quelques chiffres. Entre 16 et 35% des microplastiques secondaires proviennent des textiles synthétiques, ce qui représente entre 200 000 et 500 000 tonnes de plastique chaque année : près de 15 millions de bouteilles ! A l’échelle d’une seule lessive, plus de 700 000 microfibres textiles sont rejetées dans les eaux usées. La majorité de ces micro-déchets sont libérés lors des premiers lavages, lorsque le produit est fraichement sorti de l’usine. En raison de la mauvaise qualité des pièces de fast fashion, celles-ci sont responsables de l’écrasante majorité des rejets. Une part importante de microplastiques est également libérée dans l’air, au cours du séchage et du port des vêtements. En conséquence, on retrouve des microplastiques dans un large éventail d’aliments et de boissons destinés à notre consommation. Crustacés, eau potable, sel, sucre et bière pour ne citer qu’eux. Résultat : chaque années, un individu moyen ingère et inhale entre 74 000 et 121 000 fragments de plastique ! Bien que les conséquences d’une telle exposition soient difficiles à évaluer, la littérature scientifique suggère toxicité, réactions inflammatoires et effets néfastes sur le système immunitaire. On sait aussi que les microplastiques sont vecteurs de microbes et d’agents pathogènes.

Comment agir ?
Voici une liste non exhaustive de conseils à appliquer.

  • Réduisez la fréquence de lavage de vos vêtements, voici des valeurs indicatives pour vous aider :

Sous-vêtements : après chaque utilisation ;
Soutien-gorge : après 7 utilisations ;
Vêtements de sport : après 1 utilisation ;
Pyjamas : après 7 utilisations ;
Tops en coton ou en soie : après 4 à 5 utilisations ;
Robes : après 4 à 6 utilisations ;
Pulls en laine : après 15 utilisations si besoin, mais loin d’être indispensable ;
Jeans : après 15 à 30 utilisations (selon les conditions extérieures, la transpiration, l’état de salissure…) ;

  • Plutôt que de laver votre linge à cause de légères odeurs (tabac, parfum…), aérez-le dans une pièce ventilée ou en extérieur, utilisez un désodorisant pour textile ou choisissez-le programme « Rafraîchir » proposé par certaines machines à laver.
  • Choisissez des produits naturels (savon de Marseille, bicarbonate de soude, terre de Sommières…) adaptés selon la nature de la tache pour vous en débarrasser de façon optimale.
  • En cas de poussière ou de poils d’animaux, préférez l’utilisation d’une brosse adhésive pour vêtements plutôt que de lancer votre lave-linge.
  • Les cycles de lavage longs et à température élevée ont tendance à endommager la structure du textile, ce qui entraîne des niveaux relativement élevés de libération de microfibres. Favorisez autant que possible des cycles de lavage courts et à température basse, ils permettent également de réduire votre facture d’eau et d’électricité.
  • La lessive en poudre provoque le rejet de plus de microplastiques que la lessive liquide, la poudre ayant un effet abrasif et endommageant les fibres. Créez à la place votre propre lessive liquide à partir d’eau, savon de Marseille, bicarbonate de soude et huiles essentielles. Sans produits chimiques, elle est meilleure pour votre santé, économe et tout aussi efficace !
  • L’utilisation d’assouplissant réduit la perte de microfibres en réduisant la friction et l’endommagement des fibres pendant le lavage. Vous pouvez le fabriquer maison à partir de glycérine végétale, vinaire blanc et eau. Comme pour la lessive maison, tout le monde y gagne !
  • Le maître mot est toujours d’acheter moins, mais mieux, en choisissant des matières respirantes pour éviter les lavages fréquents.

A votre tour de jouer !
Participez à notre questionaire 2 en bas de cette page 😉

3. Rien de noble dans l'ennoblissement

Avant d’atterrir dans nos garde-robes, absolument tous les cuirs, toutes les fibres textiles filées (« fils ») et toutes les matières textiles (« étoffes », « tissus »*) subissent un ensemble de pratiques destinées à améliorer les caractéristiques du produit final. Cette étape, l’ennoblissement textile, regroupe de très nombreux procédés répartis en 3 grands domaines : le prétraitement, la coloration et les apprêts. Le prétraitement (par exemple désencollage, blanchiment ou feutrage) consiste à éliminer toutes les impuretés et produits étrangers de la matière. Suite à cela, différents types de colorations (par exemple teinture ou impression) ou d’apprêts peuvent être appliqués sur l’étoffe. Les apprêts sont aussi bien mécaniques, en visant à modifier la surface, le toucher ou l’apparence d’un tissu par l’action physique de machines, que chimiques, par le dépôt sur l’étoffe de produits de finition en dispersion, émulsion ou suspension. Parmi tous ces procédés, chaque vêtement subit une quantité variable de traitements selon le résultat final souhaité. Les objectifs principaux de l’ennoblissement sont d’améliorer l’apparence du textile pour des questions esthétiques, c’est-à-dire sa brillance, sa couleur ou sa douceur, et d’en modifier les propriétés fonctionnelles pour des questions pratiques, comme la résistance à l’eau, aux taches ou aux rayons UV.

La grande majorité des procédés d’ennoblissement font appel à des produits toxiques que l’on retrouve aussi bien au niveau du prétraitement, de la coloration et des apprêts. Ces agents chimiques sont si nombreux qu’il serait impossible de tous les lister dans cette chronique et posent plusieurs problèmes d’ordre environnemental et sanitaire. Pour aborder cette problématique de manière succincte, notez que métaux lourds, colorants azoïques, phtalates, hydrocarbures, pesticides et PFAS sont autant d’élélments toxiques que l’on retrouve. Ces différentes substances posent d’autant plus problème à cause de leur accumulation dans les organismes vivants et de leurs propriétés irritantes, allergènes, endocrino-perturbatrices ou cancérigènes. Ces différents agents parviennent à pénétrer notre organisme par trois voies principales. D’une part, le contact direct de notre peau avec les produits chimiques de nos vêtements constitue une porte d’entrée évidente. L’humidité et la transpiration favorisent d’autant plus la libération de ces substances qui, à chaque frottement, vont traverser notre barrière cutanée et respiratoire. Les propriétés bio-accumulatrices des agents chimiques offrent une seconde porte d’entrée importante vers notre organisme. En effet, de nombreux procédés d’ennoblissement nécessitent une grande quantité d’eau afin de dégorger les textiles : l’industrie textile est de ce fait responsable d’environ 20% de la pollution mondiale d’eau potable ! Ce traitement génère des déchets et des résidus chimiques qui, s’ils ne sont pas correctement traités, se retrouvent dans nos milieux aquatiques et infiltrent nos sols. Spoiler alert : les règlementations de traitement des déchets chimiques sont régulièrement enfreintes. En bout de course, toutes ces substances polluant notre environnement pénètrent notre organisme par voie orale en atterrissant directement dans nos assiettes.

* Textile, étoffe et tissu sont des termes employés de façon synonyme dans la littérature pour désigner une matière destinée à l’habillement. Toutefois, le tissu est en réalité une forme spécifique de textile décrivant une matière tissée. Le textiles peuvent en réalité être également tricotés, crochetés, feutrés, etc…

Comment agir ?
Voici une liste non exhaustive de conseils à appliquer.

  • Concernant la coloration, favorisez des colorants naturels, des teintures à sec et/ou aux tons clairs. Avec des encres à base d’eau, l’impression numérique est l’une des techniques les plus écologiques. L’eau de javel est une substance à proscrire pour le bien de votre peau et de l’environnement.
  • Favorisez des procédés d’ennoblissement tels que des traitements sans (ou à faible) consommation d’eau, des technologies de finition sans produits chimiques ou moins polluants.
  • Des techniques futuristes et prisées voient le jour, notamment la teinture par CO2, micro-encapsulation ou nanotechnologies.
  • Favorisez des vêtements apprêtés par des techniques mécaniques plutôt que chimiques.
  • Pour embellir vos vêtements, favorisez des techniques telles que la sérigraphie, le batik, la broderie au fil ou aux éléments décoratifs. Veillez autant que possible à la provenance des matériaux utilisés.

Cependant, le domaine de l’ennoblissement doit encore faire l’objet d’un grand intérêt en matière de recherche, de lois et de labélisation afin de concilier performance des produits textiles et respect de l’environnement et de notre santé.

A votre tour de jouer !
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4. Une histoire non sans chute

Nous avons abordé dans la chronique précédente les différents déchets chimiques découlant des procédés d’ennoblissement. Bien qu’ils constituent la grande partie des rejets de l’industrie textile, une seconde forme de pollution, à laquelle on pense moins souvent, existe bel et bien : les déchets textiles. Lorsqu’on parle de déchets textiles, nous pensons souvent aux vêtements usagés et délabrés finissant leur vie en pleine nature pour l’éternité (ou presque). Ces derniers sont dits d’origine « domestique » et seront, d’ailleurs, le sujet d’une chronique à venir. Au cours de la fabrication de nos vêtements, une étape en particulier est toutefois responsable d’un autre type de gaspillage textile, dit d’origine « industrielle » : l’étape de la confection. Comme il s’agit d’une pratique industrielle, la plupart des gens ignorent complètement la gravité de ce problème qui se joue dans l’envers du décor. La confection est considérée comme la phase finale de production, juste avant que le produit ne quitte l’usine et passe au stade de la commercialisation. Elle consiste à transformer la matière textile en vêtement, une fois la matière première récoltée et traitée par différents procédés d’ennoblissement. Pour ce faire, plusieurs étapes de découpe et de transformation des étoffes sont nécessaires, où des chutes de matière sont inévitablement générées. Ce gaspillage, avant même que la matière n’ait été commercialisée, découle de facteurs divers et variés : complexité des modèles de conception, erreurs de découpe, ajustements nécessaires pour maximiser l’utilisation du textile ou défauts de la matière première. Les pertes sont souvent difficiles à quantifier précisément, en partie à cause du manque de transparence des entreprises du textile. On estime toutefois que chaque année, 53 millions de tonnes de textiles sont utilisées pour créer des vêtements, parmi lesquelles 12 % sont gaspillées lors de la confection. Pour résumer, chaque année, 6.4 millions de tonnes de matière textile sont jetées avant même de sortir de l’usine.

Ces pertes constituent un réel problème aussi bien sur le plan économique qu’environnemental et sanitaire. Du point de vue économique, un tel gaspillage de matière inflige un coût non négligeable aux entreprises de l’industrie textile, qui se répercute évidemment sur le prix payé par les consommateur·icexs. En effet, les coûts de production sont directement affectés par l’achat de matière supplémentaire nécessaire afin de compenser ces pertes. Le transport et la gestion des déchets textiles, lorsqu’ils ont lieu dans le respect des règlementations en vigueur, engendrent des frais économiques et énergétiques additionnels. En effet, les entreprises doivent payer pour l’élimination des chutes créées ou leur gestion par des filières de recyclage, ce qui alourdit les charges financières. Ces démarches n’étant pas toujours menées comme il le faudrait, des tonnes de déchets textiles finissent leur vie dans notre belle nature. Comme abordé au cours de précédentes chroniques, les microplastiques composant les fibres synthétiques et les produits chimiques employés pour l’ennoblissement sont alors libérés dans notre environnement. Cette pollution pénètre alors l’eau et les éléments de notre chaine alimentaire, finissant directement sa course dans nos assiettes.

Comment agir ?

Les déchets issus de la confection (« d’origine industrielle ») étant en partie cachés aux yeux du public, encore très peu d’alternatives sont mises en place. Pour changer les choses, il est primordial que tous·texs.  les acteur·icexs impliqué·exs dans le cycle de vie des textiles agissent.

Liste non exhaustive de recommandations

  • Favorisez des textiles tricotés ou crochetés, car le travail se fait « en forme » et sans découpe dans une étoffe tissée.
  • Lorsque vous choisissez une étoffe tissée, favorisez des créations durables à partir de patrons pensés « zéro déchet ». Cette option demande une certaine réflexion au moment de la conception, ce qui se répercute sur le prix des pièces. Rappelez-vous néanmoins que consommer moins et mieux est bénéfique pour vos finances à long-terme : les pièces durable ont une durée de vie bien plus longue !
  • Pensez aux créations à partir de chutes de tissus, en patchwork par exemple. Il se trouve qu’un merveilleux endroit existe à Genève pour permettre ce genre d’œuvres : Histoire sans chute !
  • Du côté des matières synthétiques, les progrès technologiques permettent aujourd’hui de faire appel à l’impression 3D pour fabriquer des vêtements sans chute ! Ces nouvelles technologies, qui attisent l’intérêt du grand public aux maisons de luxe, sont une piste prometteuse à explorer.
  • Au moment de la conception, il est important que les créateur·icexs intègrent une vraie réflexion autour de la seconde vie du vêtement, notamment en facilitant la séparation des matériaux.
  • A nouveau chez les créateur·icexs, partager les patrons « zéro déchet » en open access permettrait de limiter le temps de réflexion nécessaire à chaque conception, ce qui rendrait les pièces « zéro déchet » plus accessibles.
  • Il est important de garder en tête que toute production et consommation devrait se faire pour répondre à un besoin. Dans notre économie linéaire actuelle, le postulat que « Tout vêtements nouvellement créé est un déchet. » règne.

A votre tour de jouer !
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5. Une vie ou un jean ?

Les étapes de production que nous avons explorées jusqu’à présent prennent toutes place dans les usines textiles où, vous devez vous en douter, l’ambiance contraste avec les rayons immaculés des points de vente que nous fréquentons. Les enjeux relatifs à l’industrie textile s’étendent au-delà des problématiques environnementales précédemment abordées, tout comme ils dépassent les dangers pour votre propre santé. Si les vêtements que vous portez s’avèrent nocifs pour votre organisme à cause des substances chimiques résiduellement présentes sur la matière, imaginez seulement les effets d’une telle exposition quotidienne. Et décuplée. Les chercheur·eusexs s’étant penché·exs sur la santé des ouvrier·èrexs textiles sont formel·lexs : la production de jeans « sablés », un processus d’ennoblissement, entraîne une exposition importante à la silice qui peut amener au développement d’une silicose rapidement mortelle. Dommages aux organes, affaiblissement immunitaire, allergies, asthme et cancers sont tout autant de conséquences reconnues des agents toxiques manipulés quotidiennement par les travailleur·eusexs textiles. L’ampleur du fléau est incontestable, au point que l’Organisation Mondiale du Travail (OIT) a formellement émis des directives de sécurité pour les industries du textile, du vêtement, du cuir et de la chaussure. Ces directives sanitaires, tout comme celles environnementales, sont bien souvent violées par les multinationales de l’habillement. Les répercussions sur la santé apparaissent néanmoins à long terme, ce qui rend la relation de causalité particulièrement difficile à démontrer. Cependant, les méfaits de l’industrie textile sur la vie des ouvrier·èrexs ne s’arrête pas là…

D’autres conséquences visibles à très court terme, telles que le salaire, le bien-être ou l’état des usines sont tout aussi problématiques. En 2020, le salaire minimum mensuel dans l’industrie du vêtement s’élevait à EUR 83 au Bangladesh, EUR 91 au Pakistan ou EUR 127 en Inde. Pour vous donner une idée du pouvoir d’achat que cela représente localement, sachez que ces salaires peuvent être deux à sept fois inférieurs au salaire moyen national de chacun des trois pays cités. Le droit du travail laisse également (énormément) à désirer : en Tunisie, une usine a fermé du jour au lendemain sans verser d’indemnités. Tandis que la bien-être des ouvrier·èrexs textiles est inexistant sur leur lieu de travail, cela pourrait (presque) sembler dérisoire en comparaison aux diverses tragédies entachant l’industrie textile moderne, à raison. La plus retentissante d’entre toutes, l’effondrement de l’usine du Rana Plaza en 2013 à Dacca, au Bangladesh, a causé la mort de 1 135 travailleur·eusexs. Malgré l’apparition de fissures sur le bâtiment et l’ordonnance d’évacuation immédiatement lancée, les employé·exs des ateliers textiles ont été sommé·exs de venir travailler sans tenir compte de leurs protestations. Une heure après la mise en route des machines à coudre, les vibrations ont inévitablement provoqué l’effondrement de l’immeuble.

La survenue d’un tel drame, pour ne citer que lui, est directement liée à la logique de surproduction caractéristique de la fast fashion. C’est ce modèle du « toujours plus » qui pousse au sacrifice de vies humaines (tout comme de notre planète) au profit des bénéfices économiques d’une poignée de super-riches. Face à cette réalité, il est primordial que chacun·ex fasse le choix de suivre les valeurs morales qui lui semblent justes.

Comment agir ?

Liste non exhaustive de recommandations

  • Le label social le plus complet sur le marché aujourd’hui est le « Fairtrade Max Hevelaar ». Respect de la convention fondamentale de l’OIT, versement d’un salaire vital, normes de santé et sécurité, dispositions sociales, prix minimum, primes sociales et standards du commerce équitable sont tous les critère sociaux considérés.
  • Le label « BioRé » est un label particulièrement complet sur le plan social, qui prend également en compte différentes dimensions environnementales. Il est le parfait
  • Les labels coûtent cher et toutes les petites marques éthiques peuvent rarement supporter de tels coûts. Ainsi, l’adoption d’une philosophie de transparence concernant les moyens de production peut également être considéré comme un gage d’éthique sociale et environnementale.
  • En l’absence de labels, favorisez autant que possible les vêtements fabriqués en Europe. Bien que cela ne soit pas toujours synonyme d’éthique, les lois du travail y restent généralement plus exigeantes et appliquées que sur d’autres continents.
  • Privilégiez les circuits courts : lorsque vous êtes en voyage, essayer d’acheter vos confections textiles directement auprès d’artisan·exs ou designeur·eusexs locau·lexs en les payant décemment.
  • Soutenez autant que possible les associations luttant pour le droit des travailleur·eusexs du textiles, aussi bien par une aide financière ou que des actions concrètes. Par exemple, le réseau d’organisations syndicales et d’ONG « Clean Clothes Campaign », le plus important dans ce domaine, contribue activement à visibiliser les injustices sociales dans l’industrie. En Suisse, l’association Public Eye est particulièrement active, pour ne citer qu’elle.

A votre tour de jouer !
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6. Une mode mondiale

Chaque étape de production d’un vêtement fait appel à un savoir-faire spécifique : culture de la fibre naturelle, élevage de l’animal, extraction du pétrole, filage, tissage, anoblissement, découpe et couture sont autant de procédés mobilisant des corps de métier répartis aux quatre coins du monde. Ce constat met en évidence une nouvelle problématique fondamentale de la fast-fashion, la mondialisation. Ce phénomène en constante expansion depuis le début du siècle ne se limite pas seulement à l’industrie textile, mais touche également à notre alimentation, nos loisirs et tout autre type de consommation. Toutefois, les très nombreuses étapes de transformation subies par les vêtements avant d’arriver dans nos rayons rend la mondialisation de ce secteur d’autant plus problématique, car chacune de ces étapes provoque fatalement un nouveau transport. En somme, il est important de retenir que la mondialisation de l’industrie textile constitue une menace aussi bien sur le plan environnemental que social.

D’une part, les émissions carbone générées par les nombreux voyages de nos vêtements ont une influence néfaste sur notre climat. Les matières premières naturelles proviennent essentiellement d’Australie, d’Afrique et d’Amérique du Sud, tandis que le pétrole des matières chimiques est principalement extrait aux Etats-Unis ou en Arabie Saoudite. Ces matières voyagent jusqu’en Inde ou au Pakistan afin d’être filées. De là, le fil est transformé en matière textile dans différents pays d’Europe de l’Ouest, en Chine ou au Japon. Après cette étape, le moment vient enfin de confectionner le vêtement par divers processus de découpage et assemblage. Pour ce faire, la matière textile est acheminée vers différents pays d’Europe de l’Est, d’Asie du Sud ou d’Afrique du Nord. Une fois la production du vêtement terminée, ce dernier est finalement distribué à l’échelle mondiale. Quel est le résultat de cette succession de voyages ? Un parcours de près de 65’000 km, soit 1,5 fois le tour de la Terre ! Il est important de noter que ce bilan ne comprend pas les kilomètres effectués après l’achat du produit, une fois que les consommateur·icexs s’en débarrassent. Cet enjeu relativement méconnu de la fin de vie du vêtement constitue en réalité l’enjeu ultime de l’industrie textile, que nous aborderons en profondeur à l’occasion d’une prochaine chronique. Ces dernières années, les marchandises étaient principalement acheminées par voie terrestre ou maritime. Cependant, le transport par voie aérienne est actuellement en plein essor, les multinationales de l’habillement cherchant à satisfaire le rythme de demande toujours plus effréné imposé par le modèle de fast-fashion.

Du point de vue des conséquences sociales, le constat n’est pas non plus fameux, tant pour les consommateur·icexs que pour les pays producteurs. En effet, la mondialisation du secteur textile (comme des autres secteurs) a entraîné un glissement des pouvoirs de marché des producteurs vers les grands distributeurs. Ce nouveau paradigme se traduit inévitablement par une redistribution inéquitable des bénéfices. Lorsque vous achetez un jean par exemple, 45% du montant payé est destiné au détaillant, 40% à la marque, 15% couvrent des coûts divers et de 1.5 à 5% reviennent aux ouvrier·èrexs du textile. De plus, la baisse de qualité des produits et des conditions de travail introduite par le Sud global rend toute compétitivité difficile, voire impossible, pour les producteur·icexs européen·nexs.

Comment agir ?

Liste non exhaustive de recommandations

  • Pour lutter contre la mondialisation, le maitre-mot est de toujours s’informer ! Aucun label ne permet aujourd’hui de certifier qu’un produit est entièrement originaire de Suisse, de ses matières premières à sa confection. Afin de sourcer la matière et s’informer sur la traçabilité du produit, le mieux est d’échanger directement avec les artisan·nexs.

  • Dans la même optique, favorisez des achats directs auprès d’acteur·icex du textile que vous connaissez, afin de s’assurer d’un circuit court et idéalement local. Ceci permet de réduire les intermédiaires de production et, par conséquent, de réduire les voyages.

  • Le label « Swiss made » garantit que 60% des coûts de fabrication et que l’étape essentielle de fabrication ont été réalisés en Suisse. Il ne renseigne pas sur l’origine des matières premières mais reste préférable au label « Made in Europe » du point de vue social : dans certains pays d’Europe, les salaires sont inférieurs à ceux de la Chine ou du Cambodge !

  • Les services de retour fréquemment offerts par les marques sont également à proscrire afin de réduire l’empreinte carbone de vos vêtements. En plus d’inciter à la surconsommation, cette stratégie de vente implique moult transports supplémentaires.

A votre tour de jouer !
Participez à notre questionaire 6 en bas de cette page 😉

Bibliographie

0. Les sept péchés de la fast fashion

Boucher, J. & Friot, D. (2017). Primary Microplastics in the Oceans: a Global Evaluation of Sources. International Union for Conservation of Nature. https://portals.iucn.org/library/sites/library/files/documents/2017-002-En.pdf

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1. L’illusion des matières naturelles

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PETA France. L’industrie de la soie. https://www.petafrance.com/nos-campagnes/habillement/lindustrie-de-la-soie/

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2. Le macro-problème des microplastiques

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4. Une histoire non sans chute

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5. Un jean ou une vie ?

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